DONNE ALL’OPERA

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Femmes à l’opéra
L’admiration du public du XVIIIe siècle pour les femmes qui montaient sur les scènes d’opéra nous est connue
par des lettres, des mémoires, sonnets, odes imprimées, textes satiriques et caricatures. On se souvenait d’elles
pour la qualité de leur chant, pour leur physique, pour l’expression des gestes et du visage, mais on les montrait
du doigt en tant qu’emblèmes des vices des femmes tout court : les virtuoses du XVIe siècle étaient associées
dans l’imaginaire collectif aux anges, aux sirènes, aux cygnes chanteurs. Il suffit de penser aux vers que Torquato
Tasso dédie à Lucrezia Bendidio du « concerto delle donne » à Ferrare, qui selon le poète pouvait monter au ciel
et réveiller par son chant les hommes du «’l mortal sonno» [sommmeil de mort]. Actrices outre que cantatrices,
capables de réduire les auditeurs en esclavage, les virtuoses séduisaient le public qui tenait pour l’une ou pour
l’autre, faisant augmenter leur renommée et leurs honoraires. Par des expédients rhétoriques récurrents les vers
transportaient les virtuoses dans les plus hautes sphères de la musique ou soulignaient leur corporalité pour expliciter
le détachement miraculeux entre la matérialité des corps et les effets produits par les voix. Dans ce paysage
il n’est pas étonnant que les virtuoses les plus appréciées étaient pour les impresarios objets de disputes, car ils
étaient sûrs que les engager dans leur théâtre était synonyme d’une bonne recette. La célébrité des femmes sur
scène entraînait aussi une âpre critique des moeurs du théâtre. Le marquis florentin Lodovico Adimari par exemple,
décrivait en 1706 les vices nombreux des virtuoses et sur cette ligne se trouvait aussi l’aristocrate vénitien
Benedetto Marcello qui, dans le Teatro alla moda (1720) faisait remarquer, entre beaucoup d’autres aspects qui
caractérisaient le système très complexe du théâtre « per musica », le caractère capricieux des cantatrices.

 

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